L’équipe

Julie Arménio

Performeuse, metteuse en scène et en mouvement. Elle aime révéler l’invisible et questionner nos quotidiens in situ. Son imaginaire arpente les rues, les lieux, les espaces, se nourrit de recherches fondamentales afin de subvertir la ville de ses usages imposés, et cela par la mise en mouvement des corps et des pensées. Ainsi, elle fonde en 2017 la compagnie Ru’elles à Grenoble dans laquelle elle crée des ponts entre recherche et création avec notamment des enseignantes chercheuses… et le Performance Lab. Elle nomme son art comme déclencheur : « Déclencher, c’est ouvrir la clenche, ôter le mécanisme qui bloque l’accès à l’extérieur. Déclencher en soi et hors de soi, c’est se donner la possibilité de rencontrer l’autre autrement et d’entamer le dialogue sur l’absurdité du monde. »

Artiste autodidacte et hybride, formée en arts appliqués, en photographie et en sciences humaines, elle débute le théâtre à l’âge de 15 ans puis se forme professionnellement en tant que comédienne et intervenante artistique au sein tout d’abord de la Fabrique des Petites Utopies, puis en tant que crieuse publique auprès du crieur public de la Croix Rousse à Lyon. Elle s’oriente ensuite vers l’apprentissage du Théâtre Image, du Théâtre de l’Opprimé et du Théâtre du Mouvement et enfin de la danse au travers de multiples approches (contact improvisation, compositions instantanées, Butoh, Body Mind Centering®, contemporaine). Aussi elle se forme à la pratique du clown et à la manipulation de marionnette taille humaine.

En 2010, elle fonde collectivement les Fées Rosses dans laquelle elle œuvre avec Laëtitia Madancos à l’émergence de ses aspirations artistiques personnelles, notamment celles de créer pour et dans la rue et cela pendant cinq ans.

Aujourd’hui, elle concentre ses recherches sur la performance in situ, pour offrir un pas de côté sur nos usages urbains car si  « La valeur des villes se mesure au nombre de lieux qu’elles réservent à l’improvisation » (Siegfried Kracauer), il lui semble urgent d’œuvrer à sauvegarder ces espaces avant extinction. Être, ressentir, vivre, comprendre, créer et danser pour et dans ces espaces. Et ainsi révéler la « Poèlitique » des lieux.

En œuvrant elle rencontre Patrick Seyer, metteur en scène — Bruno Thircuir et Jean-Luc Moisson, cie La Fabrique des petites Utopies — Gérald Rigaud, crieur public de la Croix Rousse à Lyon — Isabelle Üski, cie Chorescence — Emeline Nguyen, cie La Guetteuse — Adeli Motchan, Butoh — le réseau international du théâtre de l’opprimé (TO), Paris — TeaTraviesas, Barcelone — le Jana Sanskriti (Inde) — Magali Benvenutti, cie Tancarville — Maguy Marin, chorégraphe — Alain Gautré, comme clown et mélodrame — Catherine Dubois du Théâtre du mouvement — Michel Laubu et Emili Hufnagel — Turak Théâtre — Guillaume Paul, VOX International Théâtre — Anne-Claire Brelle, cie Les Apatrides — Jackie Simoncelli, chorégraphe de la cie Les Mutins — Lise Landrin et Claire Revol, enseignantes chercheuses — Véronique Frèche et Yannick Barbe, cie Les Noodles — Charlotte Meurisse et Nicolas Granet, cie Tout en vrac — Circassiens de  l’école de Shems’y du Maroc en direction d’acteur et comédienne — Sandrine Charrat et Remi Petitprès — Cie NAüM — Cie Simone…

En chemin elle s’inspire du mouvement situationniste — de la théorie de la dérive et société du spectacle — de la psycho-géographie — des performances studies — de Lefebvre pour ses recherches sur la production de la ville et la rythmanalyse — de l’auteur Thierry Davila notamment par son ouvrage Marcher, Créer – déplacement  flânerie, dérives dans l’art de la fin du XXe siècle — des cartes sensibles développées par Elise Olmedo et du travail de la compagnie Ici Même,  de Jeanne Simone et de Julie Desprairies…

Nour Biriotti

À partir de 2009, je me forme à l’École des Beaux-Arts de Marseille, jusqu’au jour où je prends conscience de la nécessité d’impliquer mon corps physique dans mon travail plastique. J’intègre alors la formation professionnelle des arts du cirque à Lille (CRAC) et me spécialise en mât chinois et danse. 
En 2017, je pars six mois en Asie avec la compagnie Be Clown et je découvre le clown. C’est une révélation. Avec cette rencontre je sens la possibilité de faire émerger une poésie de l’intime.
En 2018, je crée la Micro Cie avec Anna Idatte, ainsi que mon premier solo, Il y a des choses que j’aurais aimé te dire.
Convaincue par les approches et esthétiques qui se mêlent, je ne peux résister à piocher dans toute forme d’expressions artistiques pour nourrir ma chair et mon imaginaire. Autant que possible je danse, lis, clowne, fais de la musique, écris, cherche, trouve, essaie, me perd et recommence.
En 2020, je co-crée le Collectif Delta Charlie Delta (Suisse) pour sa première création Jardin d’Hiver – spectacle de cimetière. C’est alors que je commence à vibrer de tous les espaces possibles du dehors pour faire vivre les arts. Actuellement je travaille aussi avec la Cie Belle journée, et participe à la mise en scène du spectacle Vacance(s). 

Blanche Bonnaud

Blanche Bonnaud

Danseuse et joueuse depuis mon enfance, je suis une amoureuse, une chercheuse passionnée du mouvement, du vivant et des rencontres. Je découvre la puissance créatrice de la danse avec la danse du serpent Kalbelia à Paris avec Simona Jovic. Je me forme à la danse contemporaine à Lyon avec la Cie Au fait et au conservatoire de Chambéry. Quelques années plus tard je rencontre le clown avec Cyril Griot, Le bateau de papier et avec Emmanuel Gill Typhus Bronx. J’ai la nécessité de créer ma Cie Sans Ceinture Ni Bretelles en 2017; je recherche tout ce qui est danse, tout ce qui fait danse, cet art vivant qui est un art de vivre. Je deviens peu à peu chorégraphe et me passionne à créer, imaginer et à accompagner les autres dans la danse et dans le jeu. J’étudie la contagion kinesthésique de la danse dans les dancefloors et dans les lieux non dédiés, la rue, à la recherche d’une danse décloisonnée, engagées et créatrice de liens et j’anime des dancefloors ludiques et sauvages. Je mène depuis 2017 des médiations artistiques avec les enfants, les ados en psychiatrie, les adultes, les séniors avec comme outils la danse contemporaine, la danse nomade et le jeu clownesque. En janvier 2019, je co-fonde le collectif Art d’Corps qui a pour but la création d’un entrainement régulier du danseur à Chambéry. Depuis 2020, je collabore avec la Cie Ru’elles, la Cie l’Effet Railleur, La Tournée du CLAC à Vélo, la Cie Naranjazul.

Lisa Lehoux

Comédienne-chanteuse-musicienne, adepte du Théâtre du Mouvement qu’elle a pratiqué à Madrid dans l’école de la RESAD. Lisa Lehoux se dirige vers le théâtre de rue et dans des espaces non dédiés au théâtre. Après une formation au Conservatoire du Mans et de Rennes où elle obtient le Diplôme d’Etudes Théâtrales, elle rejoint le Vox International Théâtre à Grenoble, part en tournée avec Kabaravan et participe aux créations internationales en partenariat avec le Venezuela et le Maroc où elle est à la fois traductrice, formatrice, chanteuse et comédienne. Elle travaille également avec les Fées Rosses à Grenoble sur une création de théâtre forum autour d’Alzheimer, ainsi qu’avec la compagnie la Main qui parle (danse, conte et théâtre) à Chambéry et accompagne la compagnie Ru’elles dans ses recherches artistiques autour du genre et de l’espace public. En parallèle, elle monte sa propre compagnie Sale Gamine pour porter sa création solo de théâtre-chant et accordéon : La Chasse est Ouverte.

Lise Landrin

L’efficacité des normes sociales que nous incorporons est comparable en de nombreux points aux rôles des acteurs sur une scène. Au travers d’une thèse à Pacte (UGA), ma recherche prend le théâtre comme méthode d’enquête sur le monde. Avant tout, je cherche à questionner l’aptitude des sciences sociales à être participative, et à créer des savoirs par le bas. Lier à la fois art, académisme et militantisme est mon champ de préoccupation, et je m’intéresse particulièrement au potentiel du Théâtre Déclencheur pour les unir. Outre un terrain de thèse au Népal avec une comédienne de Katmandou pour étudier l’évolution des normes de genre et de caste, je travaille avec Ru’elles à l’élaboration d’une recherche-création via des ateliers, de conférences ou de performances pour sortir l’université de ses murs.

Claudia Lerma Casa

Venant à la fois du monde universitaire – sociologie, sciences politiques, géographie – et artistique – danse classique, contemporaine, improvisation –, je porte mes recherches à l’intersection entre sciences sociales critiques et arts performatifs. Souhaitant questionner les réflexions épistémologiques et méthodologiques en sciences sociales, je me situe dans une démarche de recherche-création et de recherche-action qui, depuis le corps, vise à interroger et à transformer la société. Je rejoins Ru’elles en 2021 et avec Lise Landrin nous formons le pôle de recherche-création au sein de la compagnie.

Émilie Roupnel

Si je me suis dirigée dans un premier temps vers des études d’histoire à l’université de Rennes 2, le spectacle vivant, et en particulier la musique, m’a toujours particulièrement animée. Mélomane et ayant soif de rencontre, je me suis engagée très tôt dans le bénévolat avant de poursuivre mon parcours en Master Direction de projets ou établissements culturels à Clermont-Ferrand. J’ai eu l’occasion de travailler pour les Pluies de Juillet, un festival engagé pour la transition écologique, situé en Normandie dont je suis originaire, avant d’intégrer l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique (Ircam) dans le département de la production. De retour dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, je suis aujourd’hui coordinatrice de projet pour Ru’elles ; je m’occupe notamment de la production des projets et de l’administration de la compagnie. Par sa liaison entre spectacle et recherches en sciences sociales, les projets de Ru’elles trouvent un écho dans mon parcours et mon engagement / valeurs.

Karine Gatelier

Karine Gatelier est cofondatrice de Modus Operandi, institut indépendant de recherche-action à Grenoble. Elle est titulaire d’un doctorat en anthropologie sociale (EHESS, Paris). Elle se concentre sur les questions migratoires, plus particulièrement sur les modalités de l’existence des étranger-es dans la société française. Elle travaille sur une ethnographie de la citoyenneté des personnes exilées et étudie comment la subalternité des demandeur-ses d’asile est construite et les empêche de parler. La recherche-action qu’elle mène, prend la forme d’un atelier radio qui vise à créer les conditions pour que les demandeur-ses d’asile puissent parler dans l’espace public, leur permettant d’échapper aux figures assignées de la victime ou du fuyard.

Elles ont participé

Claire Revol, maîtresse de conférence à l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine (IUGA) et au laboratoire Pacte. Après un doctorat en philosophie consacré à la pensée d’Henri Lefebvre sur l’habiter dans un monde urbain et ses textes sur la rythmanalyse, elle se concentre sur l’écologie politique et la transition socio-écologique des villes en questionnant les relations incarnées à l’environnement dans l’habiter. Elle développe des pratiques expérimentales collaboratives et collectives.

Sophie Louargant, maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes et chercheuse à l’UMR PACTE. Cofondatrice du DU Égalité homme femme. Elle enseigne la géographie et l’aménagement du territoire et est spécialisée dans le genre. Elle porte notre projet au sein de la Maison de la Création.